Bien évidemment, avec Mauvais Sang, nous rejoignons avec joie la profanation de l’ex personnalité préférée des français, et nous crachons d’un bel élan à la face de ce cadavre nauséabond Abbé Pierre, pourris dans ton cercueil sans enfer ni paradis, tu aurais mieux fait de rejoindre le néant des vers depuis longtemps Crève et recrève, violeur retors en soutane Mange tes morts, tes saints et tes chasubles Intoxique toi à l’eau bénie croupie … Ce n’est pas que nous ayons cru un jour en la pureté de ce religieux, fervent défenseur des thèses négationnistes et antisémites de Roger Garaudy en plus d’être le pervers invétéré que le grand public découvre depuis plusieurs mois (mais que l’Eglise et la Communauté Emmaüs savaient et taisaient de longue date…), mais, tout de même, nous jugeons le moment propice à rappeler quelques vérités quant aux dynamiques perverses et toxiques qui doivent de toute urgence et depuis longtemps être jetées avec l’eau du bain béni de l’Abbé Pierre sans les institutions de la religion et de l’humanitaire, les effets d’emprise qui ont rendu possible pendant des décennies la réitération des agressions sexuelles, dans le plus grand tabou, n’auraient pas pu perdurer à ce point. La religion offre le terreau à l’abus de faiblesse. L’Eglise catholique en abuse autant que n’importe quelle secte, érigeant un attrait mystificateur et aliénant vis-à-vis de figures intouchables qui elles par contre peuvent toucher et attoucher leurs adeptes sans problème… Dans une lettre écrite à une femme qui lui demande de s’excuser de lui avoir attrapé les seins et fourré la langue dans la bouche, il en appelle évidemment à l’abracadabra chrétien « pardonne-nous nos péchés, car nous aussi nous pardonnons à quiconque nous offense »… la suite de la prière laveuse de cerveaux ne demande-t-elle pas « ne nous induis pas en tentation » Car, au fond, n’est-ce pas cet immense retournement propice au viol qui circule dans l’idée de la tentation A savoir que l’origine du pêché se trouverait dans le serpent, dans la femme Eve, soit dans ce qui séduit et tente le pauvre pêcheur Ah, que ça doit être dur d’être curé, prêtre ou abbé, quand des hordes de femmes et d’enfants vous tentent tous les jours… L’Abbé Pierre, et plus largement les milliers de religieux pédophiles et violeurs protégés par le Vatican, n’auraient-ils pas toujours été les pauvres victimes de Satan érotisant des corps vulnérables La Bible n’est qu’un ramassis d’enseignement à pervers, d’ailleurs Dieu Tout-Puissant lui-même, s’il existait, serait le plus grand pervers de tous les pervers, usant et abusant de perpétuelles relations d’emprise qu’il normalise jusqu’à la fin des temps. Merde alors Et la charité, et l’humanitaire, dans tout ça Une dose de plus de logiques de pouvoir, comme s’il n’y en avait déjà pas assez dans le monde La communauté Emmaüs, comme toute organisation de charité, valide et entretient des liens de dépendance envers la personne qui donne le sou, l’habit, la soupe, et qui peut dès lors cesser de les donner si le pauvre ne se tasse pas dans sa position d’infériorité… L’Abbé Pierre a ainsi exigé à plusieurs reprises d’une femme SDF qu’elle réponde à son aide par des contreparties sexuelles. Être une grande figure de la charité permet d’être à la fois le mac, et le client, et le père, et le fils, et le saint esprit, tandis qu’avec cynisme une lettre de la communauté Emmaüs finissait par lui intimer de correspondre à la « figure de sainteté » qu’il incarnait aux yeux du grand public et le mettait sous protection-chaperonnage pour surveiller ses agressions à répétition. Quand bien même l’Abbé Pierre est mort, et tant mieux, Emmaüs, qui aujourd’hui tente de faire oublier la filiation en lavant son image, reste une vaste machine à exploiter les pauvres. La charité entretient structurellement les relations de pouvoir dans un monde qui repose sur l’exploitation, tout en faisant miroiter l’image d’oeuvre de bienfaisance qui fait d’autant plus de ravages qu’elle empêche la critique. Il y a à peine un an, beaucoup de compagnons Emmaüs, sans-papiers, se sont mis en grève pendant plus d’un an, pour dénoncer leurs conditions de travail, leur ridicule argent de poche conditionné (appelé « allocation communautaire ») et la permanence de harcèlements de la part de leurs hiérarchies, rompant ainsi avec force et révolte avec l’image d’Epinal des logiques humanitaires. Leur lutte a en partie abouti à la régularisation de nombreux compagnons, et en juin 2024 le tribunal judiciaire de Lille a reconnu coupables les responsables des communautés Emmaüs et le président des associations de travail dissimulé et de harcèlement moral aggravé.
Retrouvons nous aussi la tentation du mal, du refus des emprises religieuses et « bienfaisantes », agitons une belle et grande haine millénaire des petits et des gros prêcheurs de morale, à bas le Vatican et toutes les religions, à bas les honnêtes oeuvres caritatives et toutes les structures qui entretiennent la dépendance entre les humains Vive la révolution, sans Dieu ni Maître.