Lundi 14 janvier 2022, 6h50 à Gare du Nord, dans Paris, Stéphane B. un SDF de 31 ans se fait abattre de 4 balles à bout portant par des flics de la sûreté ferroviaire. Il aurait attaqué avec une lame de 30 cm les 3 agents de la brigade. En regardant son compte Twitter, il est difficile d’imaginer que cela soit faux. Celui-ci exprimait son droit légal de tuer des policiers avec des raisonnements autant farfelus que touchants, évoquant le « droit constitutionnel de faire sécession » et donc le « droit légal de tuer des policiers français ». Les médias, qualifiant de lâche cette agression (attaquer avec une arme blanche 3 hommes armés de pistolets automatique, lâche ?…) osent se demander ce qui a poussé cet homme de 31 ans à s’en prendre aux policiers. Le harcèlement quotidien, les contrôles permanents, la misère, le mépris, le capitalisme le laissant hors de tout, etc. Toutes ces raisons que ces bourgeois, qui ne se sont toujours souciés que de grimper le plus haut possible dans l’échelle sociale, sont incapables de comprendre. La haine de la police existe et elle est sensée. Les keufs nous protègent ? Non, ils nous envoient en prison, nous frappent, nous font peur, nous tuent. Cette dernière action est un acte de guerre, désespéré, que personne n’ose défendre puisque Stéphane serait celui qui a attaqué en premier. Non, la police, par sa présence et son harcèlement quotidien, a attaqué la première. Ils pensent pouvoir faire ce qu’il leur plaît des gens ? Que personne ne réagira jamais ? Les émeutes de 2005, et toutes les autres ne leur ont pas laissé un goût assez amer dans la gueule ? Montrons leur que c’est faux, que nous ne subirons pas un mort de plus de la part de l’État et du Capital. Non, cet acte n’est pas lâche, le meurtre de l’assaillant l’est. Quatre balles ne désarment pas, ne neutralisent pas, ne protègent pas, elles tuent. C’est une exécution sommaire, qui aurait pu, même d’un point de vu de self-défense policier, être évité. Ils n’ont pas fait cet effort. En tout cas, ce n’était pas pour «protéger les voyageurs». C’est bien eux-mêmes qui était la cible de l’attaque, eux et tout ce qu’ils incarnent du fait de leur uniforme. Combien de noms allons-nous les laisser ajouter à la triste liste des morts de la police ? Zyed Benna, Bouna Traoré, Steve Maia Caniço, Adama Traoré, George Floyd, et des milliers d’autres. Seules des émeutes ne sachant rien faire d’autre que grandir apaiserait nos envies de vengeance et notre peine. Ni la Justice, ni l’IGPN n’ont jamais arrêté ni n’arrêterons jamais cette terrible réalité que sont les meurtres policiers, qui commencent lors du premier « contrôle de sécurité, mettez-vous sur le côté, on va procéder à une palpation » (- t’es qui, connard ?). Malheureusement, un SDF isolé, visiblement un peu ouf, ne retient pas l’attention des gauchistes qui ne s’en prennent à la police que si la victime est complètement innocente. Les coupables se font tuer, en prison, dans des courses poursuites, dans des cellules de garde-à-vue, dans des contrôles, etc., et c’est tout aussi regrettable et dégueulasse que lorsque ça touche des innocents. Chaque assassinat de la part d’une institution étatique devrait être un point de non-retour total quant à l’existence de l’État. Darmanin se permet de féliciter une exécution sommaire ? Où sommes nous, haineux de ce monde, si ce n’est en solidarité avec le désespéré qui sera mort dans l’indifférence générale et les pluies d’insultes des bourgeois et des fascistes qui, de nos vies, n’ont jamais rien compris. Finissons-en avec la police et l’État ! Qu’y a-t-il de mieux à faire ? Exploiter ? Se faire exploiter ? Tuer ? Se laisser tuer sans rien faire ? Le rêve révolutionnaire est-il trop loin ? Rapprochons-nous en, bordel ! Moins nous agissons, plus nous nous en éloignons. Qui nous a interdit à ce point de penser qu’il est possible de réaliser ses rêves et ses ambitions ? Ceux-là même qui nous font croire qu’il est possible de réaliser nos rêves et avoir de l’ambition, tant qu’ils sont capitalistes ? Depuis quand avons-nous accepté de ne pas mordre la main de celui qui nous nourrit ? Arrachons-lui le bras et dévorons-le. Leurs miettes ne nous intéressent pas, leur sécurité n’est que répression et angoisse. Luttons contre la peur de la répression : ne restons pas seuls. Pour des émeutes sans concessions avec la capacité de négociations d’une horde de zombies. Vive les rebelles, vive la liberté.