En juillet et en août, Paris fut transformée en vaste champ d’expérimentation sécuritaire et de tentative de renforcement du sentiment nationaliste. Les Jeux Olympiques se sont immiscés dans les rues et dans nos quotidiens.
La mairie a nettoyé les rues des indésirables comme elle a nettoyé la Seine (les sans pap’ du canal d’Aubervilliers remplacés par des cubes de béton), les sans abris/sans-papiers ont été déplacés dans d’autres villes de France. Tout est propre, la ville est assainie, même les pistes cyclables ont été repeintes 1750 flics issus de 44 pays différents venant s’ajouter aux 45.000 policiers et gendarmes français, des drapeaux français à tous les coins, des discours nationalistes, inclusifs ou pas, dans toutes les bouches… De quoi avoir la nausée.
Fort heureusement, quelques trouble-fêtes se sont invités à la parade.
Dans la nuit du 25 au 26 juillet, soit la veille de la cérémonie d’ouverture des JO, une action coordonnée de sabotages de lignes TGV, sur les 4 principaux axes menant à la capitale a eu lieu. En tout, plus de 200 TGVs ont été supprimés, les autres trains ont eu énormément de retard et le sabotage a finalement coûté plusieurs millions de dégâts pour la SNCF, gâchant ainsi le jour-phare du début de la compétition. Environ 800 000 voyageurs ont été touchés par ces attaques, dont des athlètes qui sont arrivés en retard à la cérémonie… !
L’action fut revendiquée et signée « Une délégation inattendue », quelques jours plus tard, par un communiqué transmis via de nombreux journaux papier et télévisés « À ceux qui reprochent à ces actes de gâcher le séjour de touristes ou de perturber les départs en vacances, nous répondons que c’est si peu encore. Si peu comparé à cet événement auquel nous souhaitons participer et que nous appelons de tout cœur la chute d’un monde qui repose sur l’exploitation et la domination. Là oui, nous aurons quelque chose à fêter. ». Bien sûr, les syndicats de cheminots se sont directement dissociés de ces attaques, décrite comme un « coup terrible porté aux services publics » et précisant que l’attaque ne pouvait pas venir de leurs rangs, leurs syndiqués respectant bien trop leur précieux outil de travail Après avoir tenté de galvaniser les foules pendant le mouvement contre la réforme des retraites avec de fausses promesses ridicules « Pas de retrait = pas de JO », et des menaces en l’air de grève générale, les syndicats et la gauche ont montré une fois de plus, par cette dissociation et leur inaction, qu’ils sont les bons laquais de l’État.
Joli coup porté de la part des auteurs de ces attaques au sentiment d’union nationale et de liesse populaire autour des JO dont l’État voulait nous persuader. Le fait que ces actions aient abouti et que les auteurs n’aient pas été retrouvés aujourd’hui, l’enquête patinant sur place, montre également que le maintien de l’ordre tout-puissant que l’État voudrait nous faire croire n’existe pas.
Cette action de sabotage n’est pas restée isolée, d’autres ont suivi. Une antenne relais incendiée à Toulouse dans la même nuit, des réseaux de fibres optiques dégradés dans plusieurs départements quelques jours plus tard… début septembre, c’est la SNCF à côté de Reims qui fut de nouveau touchée, avec le sectionnement de câbles mettant à l’arrêt une centaine de trains. Ces derniers jours, nous pouvons saluer le vol de câbles qui a fortement perturbé le trafic ferroviaire dans les Hauts-de-France.
Nous ne pouvons que nous solidariser de cette action qui s’inscrit dans une lutte contre l’État-nation, ses frontières et son nationalisme Sabotons l’État et ses institutions