À Los Angeles, à quelques kilomètres des quartiers pavillonnaires de la haute bourgeoisie américaine et des collines d’Hollywood, les pillages de trains – rappelant ceux des diligences – se multiplient, tenant en échec les flics comme le gouverneur californien aux dents blanches, Gavin Newsom, dont le désarroi et les larmes pourraient presque émouvoir, se mettant en scène devant les caméras, ramassant lui-même les cartons abandonnés par les pilleurs sur les voies.
Depuis les premiers confinements en 2020, l’Union Pacific, qui gère les transports de marchandises à travers les États-Unis, se plaint d’une explosion de ces pillages. Les trains traversent le pays pour livrer toutes sortes de commandes et sont depuis longtemps ciblés par des groupes, particulièrement dans les environs de Los Angeles. Depuis quelques mois, on trouve sur Internet des vidéos de groupes (allant parfois jusqu’à plusieurs dizaines de personnes) faisant éclater les cadenas des wagons pour y sortir télévisions, ordinateurs, produits électroménagers, vêtements de marque, bijoux, armes, et tout autre bien de valeur, laissant parfois tellement de cartons sur les voies que les trains déraillent.
En effet, sur des trains mesurant parfois plusieurs kilomètres de wagons, roulant relativement lentement, les systèmes de surveillance sont loin d’être infaillibles. Les flics, en partenariat avec Union Pacific, ont annoncé l’installation de détecteurs de mouvements et le développement de drones pour sécuriser ces rails, une technique de plus qui saura, on l’espère, être contournée par ceux qui désirent troubler l’ordre. Cette annonce de la police d’une caméra volante supplémentaire cherche davantage à créer une peur de la surveillance permanente qu’à permettre un contrôle total et effectif. Les représentants interviewés de l’Union Pacific sont résignés à constater que, peu importe la solidité des cadenas utilisés, ils ne résistent que quelques secondes aux outils des voleurs.
Que ces vols organisés soient une pratique diffuse et massive rend particulièrement difficile le sale travail des flics qui s’inquiètent de cette attaque à la propriété privée. D’autant qu’elle ne cesse de prendre de l’ampleur : les attaques ont augmenté de 356% depuis l’année dernière, ce qui correspond à 5 millions de dollars de marchandises pillées.
Espérons que cette vague de pillages nourrissent les espoirs et les pratiques de tous ceux qui refusent de se crever au travail.
Peu importe le nombre de drones, il restera toujours des goélands ou des lanceurs de pierres pour les abattre, comme des pinces pour faire éclater tous leurs cadenas !
À bas la propriété privée !