Nous sommes heureux de vous annoncer, avec la parution de ce premier numéro, la naissance de Mauvais Sang, un journal dont la perspective est de contribuer à agiter le climat social, de participer activement à accentuer et vitaliser les différents conflits qui traversent notre époque, dans l’idée ambitieuse de nourrir des espoirs d’émeutes et d’insurrections et de contribuer à faire survivre et vivre l’histoire révolutionnaire.
Mauvais Sang, tout d’abord parce que la bonne marche de cette époque a cherché à annihiler tout espoir révolutionnaire, et veut nous faire gober que l’insurrection, comme le soulèvement, est impossible. Nous voulons imposer un contre-sens, ou un contre-rythme, une bifurcation, et emprunter le mauvais chemin, le mauvais sens, celui du conflit et de la révolution.
Mauvais Sang, parce que les discours identitaires pullulent à gauche comme à droite sous tous les horizons et sous toutes les bannières, que chacun cherche à vendre la pureté de son sang sur la place publique du marché capitaliste cannibale, et que nous ferons toujours partie des impurs, des bâtards, des traîtres-à-leurs-mondes, de la mauvaise herbe, du mauvais sang de la révolte.
Mauvais Sang parce que rien ne nous fait plus de soucis que l’absence de luttes, que la bonne marche de la société, que l’impuissance collective, que la disparition des enjeux révolutionnaires. Mauvais sang, parce que la peur de l’État pourrait bien être transformée en désir de sa destruction. Mauvais sang, pour que nos inquiétudes et nos soucis deviennent ceux des gestionnaires de ce monde.
Par ce journal agitateur, nous avons l’ambition de contribuer à une histoire, celle des luttes pour l’émancipation collective et pour la liberté. Nous sommes les enfants bâtards, monstrueux et impurs de l’anarchisme et du communisme, et nous n’avons d’autres préoccupations que celle, si loin et pourtant si proche, de la révolution mondiale.
Nous écrivons pour tenter de tenir une position à l’intérieur de notre temps afin de le regarder dans les yeux. Nous écrivons parce que nous pensons que la critique est un outil vivant. Que la théorie, la pensée, les idées, les mots, sont autre chose que des objets inertes de laboratoires ou de bibliothèques et qu’ils participent tous à nourrir et abreuver les rêves de ces fous que sont les révolutionnaires.
Nous n’avons ni l’envie ni la possibilité de nous adresser à une cible particulière, car nous ne sommes ni des politiciens, ni des commerçants. Nous écrirons, parlerons et critiquerons comme bon nous semble en nous adressant à qui voudra bien l’entendre et le lire, militant ou non. En réalité, nous cherchons à parler aux rêveurs, aux colériques, aux fous, aux hors-classes, aux pas-dans-les-clous, aux sans-rien-qui-veulent-tout, aux désespérés, à ceux qui espèrent encore. Contrairement aux populistes et aux sectaires, nous n’avons ni peur de nous adresser à des révolutionnaires ni peur de penser que n’importe qui peut l’être ou le devenir à sa manière.
Le journal paraîtra sous format papier tous les deux mois. Il sera distribué çà et là, aussi largement que nous le pourrons.
Il traitera d’ici, et aussi d’ailleurs, il parlera de maintenant, et aussi d’avant. Demandez Mauvais Sang, diffusez le, et parlons-en.
Il est possible de nous contacter par mail, que ce soit pour entrer en conflit, pour des questions ou autres contributions. Il est aussi possible que nous vous contactions, que ce soit pour entrer en conflit, pour des questions ou autres contributions.