Soyons révolutionnaires

Nous croyons ici qu’aucune révolution n’existera s’il n’est des fous -des révolutionnaires- pour la porter. Plus loin encore, nous pensons qu’à l’intérieur même d’un processus révolutionnaire aucun dépassement émancipateur et anti-autoritaire ne pourra avoir lieu s’il n’est ces mêmes fous -ou d’autres- pour le provoquer et le faire.
Ceci est un parti-pris contre les idéologies de l’attente, celles qui soumettent la possibilité d’une fracture sociale et d’un dépassement à autre chose qu’à des personnes qui se révoltent. Qu’elles la soumettent à l’Histoire, à la répression, au facteur capital-travail, aux saisons, aux « peuples », au climat, etc, il s’agit toujours de faux espoirs et de résignations qui ne disent pas leurs noms.
Aucun conflit n’a jamais été simplement provoqué par la misère et l’exploitation, ils sont toujours le fait de gens qui agissent. Autrement dit, si nous ne faisons rien, rien n’existera et nous mourrons dans les poubelles de l’Histoire. Ceci fera sûrement peur aux théoriciens de l’attente, qui, se réfugiant derrière leurs idéologies messianiques ou apocalyptiques, se rassurent de l’inéluctabilité de l’effondrement du Capital et de l’État. C’est une croyance qui nous empêche de comprendre que nous devons tout faire ici et maintenant, qui empêche de comprendre que nous pouvons changer le monde. Cette pensée empêche l’espoir, le vrai, celui qui nous pousse à transformer la matérialité de nos existences. Cette idée est sans doute rendue possible par le fait que les forces révolutionnaires sont aujourd’hui faibles : incapables de s’organiser pour le dépassement des conflits et des mouvements sociaux. Pour l’instant.
Nous devons nous constituer en force, en rupture avec les Organisations, nous devons exister de manière autonome, avec tout l’espoir que nous portons, toute la fracture sociale que nous désirons et toute la puissance dont nous disposons. Nous devons sortir de la passivité, des problématiques morales et gestionnaires, du cynisme et de l’alternativisme. Pour cela, nous devons comprendre que si nous ne le faisons pas, rien n’existera, aucune révolution ne changera radicalement les choses et nous mourrons sans avoir vécu.
L’Histoire nous donne tort, nous la défions.
L’existant nous donne tort, nous le défions.
Rien n’est magie,
Rien n’est miracle,
Rien n’est évidence
ET TOUT EST POSSIBLE