Quelques gestes d’hygiène pour se protéger au comico : ne parlons pas aux flics, refusons la signalétique !

Récemment, la police s’est vue augmentée d’un nouveau moyen pour prélever les empreintes des gens lors des gardes à vue : une loi l’autorisant dans certains cas à exercer une contrainte physique pour effectuer la prise d’empreinte. Cette loi permet de généraliser le fichage des empreintes et d’éviter que les gens refusent de donner leur signalétique : une pratique répandue dans les milieux militants comme ailleurs. Nous avions consacré un article à cette question dans le numéro 3 de Mauvais Sang, disponible entre autres sur notre site internet (mauvaissang.noblogs.org). D’autres textes, facilement trouvables sur Internet, analysent le texte de loi ou font part d’expériences de prises d’empreintes forcées.


Une chose est essentielle à comprendre : la police n’a pas intérêt à réellement «forcer» la prise d’empreinte. Parce que prendre la main de quelqu’un qui résiste, lui ouvrir les doigts, appuyer sur l’encrier, et ensuite bien dérouler les doigts sur la pauvre feuille A4 fragile comme tout, c’est très facilement raté, mal fait, ou inexploitable. C’est pourquoi la police a en réalité besoin de notre pleine collaboration, qui, elle, peut être obtenue en amont sous la contrainte et qui est là pour faire peur, entre la menace physique et la menace judiciaire. L’objectif de la garde à vue n’est pas nouveau, c’est de faire mal et de faire peur, pour obtenir les aveux. Simplement ici, pas ceux de la bouche, mais ceux des doigts.
Il est donc essentiel de continuer à refuser de donner ses empreintes et son ADN en garde à vue, même si de nouvelles lois pèsent sur nous. C’est une pratique qui aide à se protéger individuellement et collectivement et qui ne doit pas être abandonnée. Cette loi de prise d’empreinte sous la contrainte fait peur, car elle est nouvelle et floue : nous tâtonnons, les flics aussi. Plein d’histoires autour de nous montrent bien qu’ils ont parfois la flemme de prendre les empreintes de force et se servent de cette menace pour faire avancer la procédure plus rapidement. Ça vaut toujours le coup de savoir jusqu’où ils peuvent aller, quitte à finir par les donner au dernier moment. Nous avons encore une marge de manœuvre. Le cirque des flics en garde à vue, c’est souvent de la posture pour faire asseoir leur autorité : du spectacle qui se dégonfle parfois rapidement, surtout quand l’ambiance dans les cellules est particulièrement combative. N’oublions jamais que les flics sont des gens très cons, et que leur taf, c’est quand même faire réchauffer du riz au micro-onde et porter des pantalons trop serrés.
Restons solidaires et continuons à maintenir une conflictualité, dans la rue, au comico, au tribunal !