Trouble du spectre capitaliste

Texte reçu par mail
Le bon dieu voudrait que je me tienne droit, que je crache pas par terre. Le bon dieu aime quand mes lacets sont bien faits.
Le bon dieu n’a pas les jambes qui tremblent.
Le bon dieu a mis des moineaux sur des cerisiers, c’est gentil. Quand tu sors du travail, ça fait plaisir. Le bon dieu ne pointe pas à Pôle Emploi, il n’a pas besoin de croire en lui.
Partout sur le chemin de la réussite sociale, le bon dieu a placé des corps d’enfants morts dans le béton armé de la positive attitude. Qui sont-ils ? Ils sont celles et ceux qui n’ont pas survécu au passage à l’âge adulte. Ils ne savaient pas faire leurs lacets, ils sont morts en contemplant des moineaux sur des cerisiers. Ils sont morts parce qu’ils contemplaient des moineaux sur des cerisiers. Parce que le bon dieu sélectionne.
Mais que faire ? Faut-il tuer le moineau, car il déconcentre ? Couper le cerisier ou tuer l’enfant ? Faut-il concentrer le travail pour qu’il se recentre ? Faut-il travailler à ce que le travailleur travaille ?
Si t’as le mauvais sang qui coule dans les veines, toi aussi tu le sais déjà : Dieu est mort, c’est un fantôme, la vie est courte et il est encore temps d’être sauvages, nous pouvons, à nous-mêmes, nous donner la permission d’ingérer la gestion comme Godzilla, de défier les astres comme Prométhée, un moineau sur une épaule, au-dessus d’un cerisier, et un bazooka intergalactique dans l’autre. Plutôt détruire tous les mondes que de vivre dans celui-ci.
Pour l’abolition de l’adulte.