Christianophobie

En juin dernier de l’an de grâce 2022, la Cour suprême des Etats-Unis a permis à ses états membres d’interdire l’avortement, ce qui a immédiatement été appliqué au Missouri, fer de lance de la lutte contre le fléau hérétique que cette pratique représente. En Espagne, terre de foi et de piété, des manifestations « pour la vie » ont été organisées en soutien à cette décision, s’opposant à la prochaine réforme du gouvernement socialiste en la matière. En France, récemment, un jeune s’est fait condamner par la justice pour « préjudice moral », pour avoir bougé en rythme son fessier (ainsi jugé aguichant et tentant par les autorités pénales et religieuses) au sein d’une église. Il subira également un harcèlement méticuleux de la part de quelques religieux blessés (et donc, quelque part, tentés) et autres nostalgiques de l’époque de l’Inquisition catholique. Loin de provoquer notre indifférence, ce climat de sainteté nous pousse (peut-être sous la pression du Malin) à rappeler quelques faits notoires : Dieu est mort, la Vierge aurait peut-être mieux fait d’avorter et Jésus n’était qu’un barbu parmi tant d’autres. « Blasphème ! Hérésie ! Christianophobie ! Enfer ! ». Doit-on aussi rappeler que l’Enfer et le Paradis ne sont que des épouvantails servant à effrayer les gens qui les regardent ?
Dieu est une belle saloperie, qui aura coûté la vie et la liberté de plus de gens qu’il n’est possible de se le représenter. Et il faudrait s’interdire de lui cracher à la gueule, au nom de gens qui mettent leur conscience entre nos crachats et son divin visage ?
Si Dieu est intouchable à cause du fameux respect du prochain, qu’en est-il de la nation que nous souhaitons si chèrement abattre ?